Bazart Mag - Eté 2006

Après avoir été modèle aux Beaux arts Alexandra passe avec succès derrière la toile. Cette langrunaise fait vivre les formes, ordonne les couleurs et anime ses toiles avec ses pastels parfois vives, parfois habilement épurées. Cette artiste nous ouvre les portes de la sérénité et du rêve à la Galerie d'Arromanches-les-bains où elle expose ses "p'tits coins de paradis".

Face à la mer ou aux détours de ses balades Alexandra Jeanne-Valès est toujours accompagnée de son fidèle carnet. Témoin de ses promenades, il recueille les esquisses de ses petits "coins de paradis". Puis, cet ancien modèle des beaux arts les fait revivre sur sa toile grâce à sa pastel sec. Cet instrument qu'elle trouve beau et simple, l'attire rapidement dès les premiers pas de sa création. "J'aime la forme du bâton et il y a un rapport direct qui me plaît", avoue-t-elle. Cependant, ce plaisir de la pastel interdit, selon elle, tout désordre. Les couleurs sont juxtaposées mais ne se mêlent pas. Alexandra ne veut pas les ternir. Par contre, elle les ordonne en dessinant une ligne noire autour de ses aplats, rappelant les vitraux et aussi devenant au cours des années sa signature. Autre signe de reconnaissance : l'imbrication des formes. Par là, elle souhaite rendre visible, l'invisible. "Je peinds la transparence, les choses que l'on ne voit pas..." Et, dans cette logique, elle s'interdit de fermer ses toiles. "Je n'aime pas les choses qui se terminent, qui ont une fin. C'est une manière de ne pas tout révèler, je laisse au public sa place de rêve".

" Bain de soleil " invite specateur à la sérénité. Le chat, animal indépendant, avide de liberté, de paix et de quiétude rêve devant cette mer calme. Cette toile reflète complètement la personnalité de sa créatrice solitaire. "Ce chat semble dire je suis bien, laissez-moi tranquille, cela me correspond totalement ! Il est serein et libre, liberté que je retrouve dans la peinture." C'est vers cette paix que cette artiste tend à aller. En effet, ses toiles s'orientent vers des univers de plus en plus épurés avec une ou deux couleurs et des formes naïves, à la limite de l'abstraction. Elle souhaite par cela aller à l'essentiel.

Aujourd'hui, l'essentiel pour cette pastelliste réside dans ce plaisir de dessiner des modèles naturels qu'elle sait rendre prodigieusement vivants.

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Ouest France
		Ouest-France 05/02/2002